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vendredi septembre 30, 2011

Transition énergétique : Linky, une arnaque au compteur

Le projet d’installation généralisée de nouveaux compteurs électriques « Linky » soulève les réserves de la Fédération des Elu-es Verts et Ecologistes. La FEVE s’inquiète de la mise en place forcée auprès des ménages, tout comme de l’inefficacité de ce dispositif pour répondre aux enjeux d’économies d’énergies.

Le ministre de l’industrie, Eric Besson, vient d’annoncer la généralisation d’ici 2020 de nouveaux compteurs électriques communicants de type « Linky », censés relever et transmettre la consommation électrique en temps réel.

Cette annonce intervient alors que les compteurs « Linky » font l’objet de plusieurs polémiques :

  • Les données relevées ne seraient consultables par les usagers qu’au travers un service payant.
  • Censés aider les ménages à maîtriser leur consommation énergétique, il apparaît que leur seul bénéfice va aux producteurs (et notamment EDF) pour adapter leur production.
  • Le coût du changement des 34 millions de compteurs existants envisagé par ERDF (Electricité Réseau Distribution France, chargé de l’opération) est de 4 milliards d’euros. C’est largement sous-estimé puisque, selon les fédérations des collectivités territoriales, il avoisinerait les 8 milliards d’euros.

Pour Jean François Caron, maire de Loos en Gohelle, président de la FEVE : « Ce système n‘aidera en rien les ménages à diminuer leurs consommations et leur facture énergétique. Le choix des compteurs électriques est un enjeu majeur de la mutation énergétique. Un certain nombre de pays mettent d’ailleurs en place des solutions réellement interactives et intelligentes où chacun peut devenir acteur, producteur et maître de sa consommation. Mais la France continue de s’enfermer dans un système centralisé, tourné vers les énergies du passé (fossiles et nucléaire) et non vers les énergies d’avenir (renouvelables). »

Catherine Candelier, conseillère municipale de Sèvres, vice présidente de la FEVE : « Il est à craindre une répercussion du coût du changement des compteurs auprès des usagers. C’est malheureusement un rendez-vous manqué avec les consommateurs qui ne subiront que les inconvénients du système, au détriment de réelles politiques de maîtrise de l’énergie. Les élu-es écologistes attendent d’ERDF une politique d’investissement qui ne se réalise pas au détriment de l’entretien et de la modernisation du réseau électrique national.

Pour Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat, membre de la FEVE :
« On nous vend au prix fort un compteur qui n’a d’intelligent que le nom. Tout au plus est-il communicant, au seul bénéfice des industriels de l’énergie. Les compteurs Linky, sont loin de d’être un progrès : ils constitueraient autant de boulets aux pieds qu’il y aurait de compteurs installés. C’est une régression en regard des efforts engagés par nombre de collectivités locales : plans climat territoriaux, lutte contre la précarité énergétique, soutiens aux éco-filières et aux énergies renouvelables… Autant d’initiatives concrètes qui visent à développer la réduction de la consommation d’énergie en investissant dans l’éco-construction et l’amélioration de l’habitat et de son efficacité énergétique. »

La FEVE appelle les élu-es locaux/ales et les collectivités locales propriétaires de réseaux de distribution électrique à s’opposer à ce coup de force, afin que la concertation s’ouvre enfin.

Catherine Candelier, vice-présidente de la FEVE, conseillère municipale de Sèvres (Hauts-de-Seine)

Denis Baupin, membre de la FEVE, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat

Jean François Caron, président de la FEVE, maire de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais)