En campagne, les règles fondamentales de la communication politique doivent être rappelées et appliquées jusqu’au bout. Elles contribuent à souder votre collectif et vous permettent une approche efficace. Les voix se gagnent une à une ! Conseils pratiques.
Dernière semaine de campagne : bien préparer le deuxième tour
Les enjeux de la communication politique en quelques mots…
– Programme, contexte, budget, temps, ressources humaines… sont les variables qui alimenteront et seront à même de mettre en musique votre expression politique.
– Pour exister politiquement, il faut être visible et crédible.
– Communiquer, c’est émettre un son supérieur au brouhaha général.
– La forme, c’est le fond qui se déguise pour se faire entendre.
– « Mémoire vives, mémoires mortes » : évitez de citer des vieilles affaires de la ville, la mémoire d’un électeur… c’est 6 semaines.
Parole
En politique ou en communication, l’expression « éléments de langage » désigne un argumentaire sur un sujet donné, préparé à l’avance, et répété par les candidats et leurs équipes.
Le but ? S’assurer de la cohérence des discours en invitant les différents intervenants dans les médias à partager les mêmes éléments d’analyse, les idées, à citer des mots-clés ou à placer des « petites phrases » pour illustrer leurs propos.
La réunion d’appartement
Un militant, des voisins, un verre à partager et une rencontre avec la tête de liste… La proximité est immédiate !
Objectifs
- Offrir une image plus vivante du débat politique et de ceux qui y participent.
- Confronter les idéaux du programme à la réalité des citoyens.
- Convaincre et — pourquoi pas — entraîner de nouvelles recrues dans votre aventure.
Déroulé type
- Définir les personnes que vous souhaitez toucher : vos voisins, les commerçants d’un quartier, les parents d’élèves…
- Le format apéro dinatoire est le plus approprié.
- Proposer des supports pour faciliter la discussion : plaquettes, vidéos (de courte durée).
Conseils
- Laisser les gens s’exprimer.
- Limiter le nombre de participant-es. Au-delà de 10-15 personnes, les échanges perdent en qualité
- Garder le contact après la réunion. N’oubliez pas de prendre les coordonnées de chacun-e et recontactez rapidement les personnes qui souhaitent s’impliquer davantage !
« One to one »
… Un entretien en tête à tête face à face, une heure, un sujet.
- Fléchez les 100 personnes les plus connues ou influentes de la ville associations, professions libérales, parents d’élèves, religions, syndicats, entreprises et commerçants).
- Accordez-leur une heure, sur les questions de société et la gestion de la cité. Ecoutez-les 70 % du temps de l’entretien. Pour les 30 % restants présentez vos idées concrètes et votre collectif.
Valoriser votre liste
L’enjeu numéro 1 d’une campagne de proximité, c’est la visibilité des colistiers-ières, leurs réseaux. Les gens votent aussi pour une liste, pas pour un-e candidat- e providentiel-le !
Tout en restant dans le cadre de ce que la loi permet, n’hésitez pas à mettre en scène (décoration, flèche, pochoirs, drapeau) les maisons, appartements, commerces, boites aux lettres, voiture, vélo de vos colistiers-ières.
Les habitants doivent repérer les piliers de la liste.
Aller chercher les voix là où elles se trouvent
- La fracture numérique pour les seniors, c’est encore vrai. N’oubliez pas qu’une bonne partie des 60 ans et + est encore en majorité absente ou éloignée du Web et des réseaux sociaux. Par contre, ils seront bien présents le jour J des élections car 80 % d’entre eux votent.
- Abstention de 15 à 70 % des électeurs… Sans être moralisateurs, faites un gros travail de communication politique sur les abstentionnistes. C’est chez eux que vous devez accroître votre potentiel électoral.
Le rapport aux concurrents
- Rappelez à votre équipe qu’il ne faut jamais citer les autres listes.
- Evitez de dire le nom des autres candidat-es.
- Prenez le soin de matraquer le nom de votre tête de liste à chaque phrase.
Original oui, mais pas trop
- Faites le buzz… mais restez crédibles. L’excès d’originalité enferme les écologistes dans la case « on les aime bien mais ils ne sont pas crédibles ».
- Méfiez-vous des déguisements et autres « facéties ». C’est un pari risqué… Nous sommes en crise et la campagne, cela reste une affaire sérieuse.
Le porte-à-porte
La communication politique, c’est aussi et surtout rencontrer les gens, les convaincre. Passez 90 % de votre temps à faire du porte-à-porte méthodique.
Quelques conseils
Pour les grandes villes, un morcellement plus digeste par territoire est préférable. Pour vous organiser, désignez un réfèrent par bureau.
Les horaires à privilégier pour le porte-à-porte :
- Le mercredi et samedi de 9 h 30 à 18 h 30,
- La semaine entre 18 h 00 et 20 h 00,
- Le dimanche en fonction des villes.
- Déplacez-vous par groupes de deux et pensez parité.
- Habillez-vous simplement, sans être extravagants. Et pensez à de bonnes chaussures. Le signe distinctif aux couleurs de la campagne (casquette, écharpes, autres), c’est un atout.
- Évitez les odeurs fortes (tabac, fritures ou autres parfums…).
- Durée des échanges : de 1 à 5 minutes. Si des personnes souhaitent en savoir plus, prenez leurs coordonnées.
- Commencez en haut des immeubles, finissez en bas.
- N’entrez dans les logements pour ne pas perdre trop de temps.
- Faites parler les gens pour connaître leurs problématiques, notez leurs remarques.
- Ne rendez pas l’échange technique, mais parlez de votre parcours et de votre engagement.
- Gardez toujours votre calme, soyez polis et souriants.
- Rappelez le nom de votre candidat et les dates des élections.
- Un porte-à-porte ne se fait jamais les mains vides : remettez un tract, un marque-page, un petit calendrier.
- Ravitaillez vos troupes lorsqu’elles ont fait plus de 2 h 00 de porte-à-porte (boissons, repas).
- Créez une liste de diffusion mail et sms pour ceux qui veulent recevoir des informations régulières sur la liste et la campagne.
Eléments de langage pour une campagne écologiste
- Au sein de vos équipes, bannir les propos du type : « Chez les écolos, on vise les + 5 %. Notre objectif, c’est de faire +10 %, 15 % etc… ». L’objectif, c’est de convaincre un maximum d’électeurs. Ne vous dépréciez surtout pas !
- Votre mot d’ordre doit être le suivant : « On y va à fond, sans se brider. Le reste, c’est le suffrage qui décide. ». Soyez très positifs ! Proposez des idées concrètes, réalisables à court et moyen termes. Précisez toujours que cela peut être financé sans plomber les comptes de la ville. Rappelez que les écologistes comptent parmi les élu-es locaux les plus apprécié-es…
- Dites la vérité, rien que la vérité… sans pour autant exagérer ou paraître naïfs. « Le Maire et les élus ne peuvent pas tout, la mairie n’est pas pôle emploi bis et les finances publiques s’amenuisent. »
- Pédagogie : en quelques phrases, rappelez les compétences de la ville (école, nettoyage, état civil, solidarité, cadre de vie etc..).
- « Faites court et simple ! ». A l’oral, comme parfois à l’écrit, arrangez-vous pour être capable de résumer en 3 minutes chrono la présentation de votre liste et en 3 minutes les grandes lignes de votre programme. Chaque thème de votre programme (environnement, éducation, tranquillité publique, etc.) doit pouvoir être résumé par une phrase d’accroche.
Slogan : Simplifiez au maximum. En bref, une phrase et moins de 5 mots… - Tracter, afficher, serrer des mains dans les marchés : la méthode « à l’ancienne » a le mérite de fonctionner encore. Indispensable donc, mais n’attendez pas d’elle de récupérer d’énormes réservoirs de votes. D’autres pistes sont à creuser.
- Proximité. Évitez d’assurer le service après-vente de la politique nationale… On parle avant tout local et vie quotidienne.