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vendredi septembre 12, 2025

Communiquer sur les réseaux sociaux pendant la campagne électorale ?


Un levier incontournable pour une campagne locale

Dans une campagne municipale, où la proximité avec les habitant·es est primordiale, les réseaux sociaux permettent de renforcer le lien avec les électeurs·trices et de mobiliser les militant·es. Ces outils numériques offrent une vitrine permanente pour diffuser le programme, réagir aux préoccupations locales et interagir directement avec la population. Ils sont particulièrement utiles pour informer sur les actions du candidat·e, partager des témoignages et organiser des événements participatifs.

Les réseaux sociaux créent aussi un espace d’échange et de dialogue instantané, facilitant l’engagement citoyen, notamment auprès des jeunes générations et des personnes éloignées des circuits traditionnels de la politique locale. Ils permettent de contourner les filtres médiatiques classiques et de structurer une communication plus directe et maîtrisée.

Des plateformes aux usages variés

Chaque réseau social a ses spécificités en termes de public et d’impact. Facebook reste le réseau privilégié pour toucher un large public, notamment les habitant·es de plus de 40 ans. Il permet de partager des annonces, des vidéos et de créer des événements locaux. Twitter (X) est davantage utilisé pour réagir à l’actualité et interagir avec les journalistes et les acteur·rices politiques. Instagram et TikTok, avec leur format axé sur l’image et la vidéo, sont plus efficaces pour séduire un public jeune et dynamiser la communication. LinkedIn peut être pertinent pour toucher les entrepreneur·ses et les professionnel·les engagé·es dans la vie locale.

Les réseaux sociaux doivent être choisis en fonction des électeurs·trices ciblé·es et du message à transmettre. Une stratégie équilibrée combine plusieurs plateformes, tout en adaptant les formats et les contenus à chaque audience.

Un encadrement juridique strict

L’usage des réseaux sociaux en période électorale est encadré par le Code électoral. Selon l’article L.48-1, toutes les règles sur la propagande électorale s’appliquent aux messages diffusés en ligne : un post Facebook ou une vidéo TikTok relèvent du même régime qu’une affiche ou un tract. Le site ou compte de campagne doit indiquer l’éditeur, le directeur de la publication et l’hébergeur, et ne pas créer de confusion avec un site institutionnel de la collectivité. Il est interdit d’utiliser les moyens de communication d’une mairie (site officiel, page Facebook municipale, comptes X/Instagram de la ville) pour promouvoir une candidature : ce serait considéré comme un avantage prohibé et pourrait entraîner le rejet du compte de campagne, voire l’inéligibilité.

Le juge électoral apprécie la portée d’un message en ligne selon son caractère nouveau, l’ampleur de la diffusion et l’avantage procuré. Les candidat·es doivent donc veiller à modérer les commentaires litigieux, même émis par des tiers. Par ailleurs, la collecte et l’usage de données personnelles sont strictement encadrés par la CNIL, et les publicités sponsorisées doivent être déclarées dans le compte de campagne. Enfin, toute communication électorale est interdite la veille et le jour du scrutin.

Astuces pour maximiser l’impact

Pour tirer profit des réseaux sociaux, les candidat·es doivent adopter une approche authentique et interactive. La régularité est essentielle : publier fréquemment, avec des contenus variés (vidéos, infographies, témoignages) permet de capter et de maintenir l’attention des électeurs·trices.

L’interaction avec la communauté est primordiale : répondre aux commentaires, organiser des sessions de questions-réponses en direct et mettre en avant des initiatives locales favorisent l’engagement. Les vidéos courtes et percutantes ont un fort potentiel de viralité, notamment sur TikTok et Instagram.

Enfin, il est conseillé de mobiliser une équipe dédiée à la gestion des réseaux sociaux pour assurer une veille efficace et éviter toute polémique mal maîtrisée. Un ton positif et fédérateur, axé sur les propositions plutôt que sur les attaques, contribue à instaurer une dynamique de campagne constructive.