Les écologistes ne sont pas « contre la sécurité » mais ils ont historiquement mis l’accent sur l’environnement et le social ; la sécurité devient une préoccupation centrale quand ils exercent le pouvoir municipal.
La sécurité doit être pensée globalement, pas uniquement comme répression policière : elle s’intègre à d’autres formes de sécurités (sécurité routière, sécurité environnementale, sécurité sociale, etc.).
Éric Piolle plaide pour aborder la sécurité du quotidien (troubles, cambriolages, agressions, trafic de drogue) avec pragmatisme, en coopérant avec la police nationale et municipale plutôt qu’en s’opposant frontalement.
La police municipale doit être formée et soutenue : le maire de Grenoble plaide pour la formation des agents, de la médiation à la réinsertion, plutôt que pour une simple logique répressive. Il soutient quelques outils de régulation (caméras piéton, bâtons télescopiques, Taser) mais reste sceptique quant à l’utilité des armes à feu pour les policiers municipaux. L’aménagement de l’espace public est central à la sécurité : apaiser la ville (moins de voitures, plus d’espaces partagés, végétalisation, projets citoyens) contribue à réduire les tensions et à améliorer la vie quotidienne. La prévention est aussi importante que la répression : Éric Piolle explique qu’il faut travailler sur l’éducation, l’accueil des victimes, la médiation, la tranquillité publique, ainsi que sur les conditions de travail des agents.
Le maire critique le cadre national de la sécurité, estimant que la politique sécuritaire française est trop axée sur la communication et la répression, et pas assez sur des résultats concrets ou une vraie stratégie. Sur la vidéosurveillance, il se montre prudent : il estime que les études montrent une utilité limitée pour prévenir ou intervenir, et que les débats doivent s’appuyer sur des faits scientifiques plutôt que sur des émotions ou des idées reçues.
Éric Piolle dénonce l’image médiatique d’une ville en crise (« Grenoble, ville de la peur » ou « Chicago »), en réaffirmant que, statistiquement, elle n’est pas plus violente que d’autres villes et que le quotidien de la plupart des habitants reste sûr. En résumé, sa vision combine coopération avec les forces de l’ordre, prévention sociale, aménagement urbain, formation des agents, et une approche large et intégrée de ce qu’est la « sécurité » dans une ville.