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lundi juin 8, 2015

Air pur et vices cachés : Propositions des écologistes pour les montagnes

La Loi Montagne est un monument législatif datant de 1985, proposant des avancées sérieuses concernant l’urbanisme de montagne, les retombées économiques des sports d’hiver, allant même jusqu’à proposer le concept tout à fait novateur à l’époque de « développement endogène ».

Pour autant, aujourd’hui, l’air des vallées alpines et pyrénéennes devient irrespirable, le modèle des stations de ski industrielles est de plus en plus contesté… et les élu-es écologistes, réuni-es aux Rencontres Montagnes de France ces 4 et 5 juin ne décolèrent pas. Si plusieurs lobbies – de l’agriculture, du tourisme, des élus – continuent de plaider pour une « simplification » qui serait seule garante de la liberté d’agir pour sauver la montagne (en l’aménageant à outrance), les élu-es écologistes proposent un autre avenir aux montagnes.

Claude Comet, déléguée Tourisme et Montagne à la Région Rhône-Alpes est formelle : « La montagne est plurielle, regroupant des territoires parmi les plus riches et d’autres très défavorisés… et il faudrait que les montagnes défavorisées défendent des stratégies qui ne servent qu’aux territoires les plus riches ? Comment accepter que l’État remette en cause la procédure UTN (unité touristique nouvelle) comme le met en place la simplification (pour ne pas dire déréglementation !) de la loi Macron ? Cette loi Macron, c’est le 33ème coup de canif donné à la Loi Montagne, c’est trop !  »

L’approche du gouvernement est pour le moins paradoxale : en même temps que cette loi Macron décriée, Manuel Valls propose de revoir, toiletter, simplifier… ou peut-être d’enrichir la dite Loi Montagne. Simple démarche de communication et d’enfumage pour faire passer l’affront ?

Les élu-es écologistes répondent en montrant leurs réalisations. La montagne est un des rares espaces où l’on peut encore rencontrer la nature sauvage et cela doit être préservé. Puy-Saint-André, petite commune des Hautes-Alpes dont le Maire est l’écologiste Pierre Leroy, a créé une réserve naturelle, a planté 3 000 pins cembros et met en place un espace de découverte géologique innovant. Alain Chabrolle, Vice-Président de la Région Rhône-Alpes a permis récemment de transformer deux espaces montagnards fragiles en réserves naturelles…

Danielle Auroi, députée du Puy de Dôme, va au delà : « Les montagnes apportent de nombreuses ressources à la nation : de l’eau douce, de l’air pur, des grands espaces où tout le monde peut venir se détendre… sans aucune rémunération ! Il est urgent que des formes de « compensation » soient mises en œuvre pour ré-équilibrer les échanges entre zones urbaines et zones de montagne. »

Des collectivités comme Grenoble, représentée par Eric Piolle son nouveau maire écologiste, remettent la montagne et la nature à portée des jeunes et des habitants en multipliant les dispositifs sportifs, éducatifs, culturels.

Au-delà de ces exemples, des initiatives se multiplient dans le Jura, les Pyrénées, les Alpes et le Massif central, avec des politiques de terrain, agricoles, économiques, énergétiques. Et ces politiques de terrain permettent aux écologistes de revendiquer des points importants pour faire évoluer la politique montagne dans le bon sens, qu’il s’agisse de la gouvernance des territoires, la protection des espèces sauvages, l’urbanisme, la mobilité et les transports en montagne… Sans oublier l’abandon du modèle des grandes stations dont les limites sont soulignées sans relâche par les écologistes depuis des lustres.

Aujourd’hui, ce modèle des grandes stations est, en effet, l’expression d’aberrations parmi les plus fortes de notre société : cohabitation de milliardaires voyageant en avion servis par des saisonniers exclus des territoires, 5 fois plus d’émissions de CO2 par habitant entre les territoires les plus touristiques de Savoie et la moyenne nationale, des milliers de logements utilisés 42 jours en moyenne par an quand autant de Français ont du mal à se loger etc. La liste est longue et insupportable pour les écologistes.

Ronan Dantec, Sénateur et Vice-Président de la Commission du Développement durable, des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Aménagement du territoire, membre du bureau de la Fédération des élu-es verts et écologistes (FEVE), résume en une phrase : « L’enjeu n’est plus d’opposer environnement et développement ou protection et valorisation. Ce temps-là est révolu. Les élus écologistes au pouvoir démontrent au quotidien que c’est en valorisant qu’on peut préserver, c’est en préservant et protégeant qu’on peut valoriser. Nous proposons des politiques qui permettent aux territoires de penser leur avenir raisonnablement et durablement, ce que le modèle des stations et des profits rapides ne permet pas. »

En montagne, c’est parce que les espaces sont fragiles et vulnérables que l’homme est obligé de s’adapter et d’être intelligent pour inventer les meilleures solutions.

Face aux lobbies productivistes, les écologistes proposent le changement culturel dont les montagnes ont besoin pour continuer d’être attirantes, attrayantes, rayonnantes.

Ronan Dantec, Sénateur, Vice-président de la Commission du Développement durable, des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Aménagement du territoire, membre du bureau de la Fédération des élu-es verts et Ecologistes,

Danielle Auroi, Députée du Puy-de-Dôme, Présidente de la Commission des Affaires Européennes,

Claude Comet, Conseillère Régionale Rhône-Alpes, déléguée au Tourisme et à la Montagne, Membre du Comité du Massif Alpes du Nord et du Conseil National de la Montagne,

Éric Piolle, Maire de Grenoble

Retrouvez les propositions des élu-es écologistes pour la montagne